C’est une vieille doléance des sapeurs pom-piers que la mairie de Mbour vient de concrétiser : l’érection de bouches d’incendie dans les marchés de la ville, souvent en proie à des incendies ravageurs.
Par Alioune Badara CISS
(Correspondant le quotidien)
La mairie de Mbour veut mieux sécuriser sa ville, les marchés et quartiers de la commune. Pour réaliser ce projet, l’équipe municipale a débloqué environ 15 millions de francs Cfa pour construire cinq bouches d’incendie dans la commune. Une anomalie conjuguée au passé. «Il n’y avait jusque-là qu’une seule bouche d’incendie dans le département de Mbour. Elle est d’ailleurs privée et est localisée à Saly. C’est après qu’on a décidé au niveau du Conseil municipal d’en faire cinq dans la ville pour un bud- get d‘environ 15 millions de francs», annonce le maire de Mbour. Il ajoute : «Elles se trou- vent en particulier dans les marchés où il y a beaucoup de branchements et occupations irréguliers ainsi que beaucoup de restaurants qui utilisent des produits inflammables comme le gaz. Ce qui accentue les risques d’incendie. Les secouristes rencontrent souvent beau- coup de difficultés pour accéder au lieu du sinistre. Maintenant, le travail leur est facilité. Les sapeurs-pompiers auront la latitude de prendre l’eau à tout moment et d’aller porter secours en cas d’incendie.»
Cette réalisation enchante les pompiers qui ont souvent du mal à dompter les feux à cause de plusieurs paramètres dont le plus important est la disponibilité de l’eau. «Ces bouches sont installées à des points stratégiques parce que sur les cinq, trois ont été implantées au niveau des marchés. Le choix de leur implantation a vrai- ment été judicieux. Maintenant, nous voulons que ces équipements soient implantés dans plusieurs localités du département parce que si on a dix engins de secours et qu’on n’a pas assez d’hydrants, ce n’est pas efficace. On en a donc besoin par exemple à
Thiadiaye, Sandiara, Diass, Joal, etc. pour être à l’aise quand on doit intervenir», conseille le lieutenant Khoudia Ibra Mar, commandant du Groupement national des sapeurs-pompiers de Mbour.
En écho, Amadou Fall Canar Diop, expert en sécurité civile, insiste aussi sur l’importance de ces réalisations. Il dit : «Ces aménagements sont des hydrants, des poteaux d’incendie. La réglementation en Europe, c’est d’avoir un hydrant tous les 500 m en ville. Donc si depuis un an Mbour n’a pas de poteau d’incendie, cela devient grave. Le maire a pris le taureau par les cornes pour en installer cinq. Après Kaolack, c’est la deuxième ville qui, en un seul bond, installe cinq hydrants. C’est extrêmement important. Ce sont des poteaux qu’on installe dans une canalisation des villes. Il y a pas mal d’accessoires. La fonctionnalité est rapide au niveau des sapeurs-pompiers parce que les orifices sont déjà dehors. Ils viennent, ils se raccordent rapidement pour intervenir plus vite.»
Après cet investissement crucial, le Conseil municipal compte régler aussi un autre épineux problème : le désencombrement du marché central. «La commune est en train de préparer avec le préfet un déguerpissement. Nous l’avons saisi par lettre officielle. Nous avons également contacté les sapeurs-pompiers et égale- ment les techniciens de l’Etat qui vont nous accompagner pour assainir tout le marché, parce qu’il ne sert à rien de mettre des bouches d’incendie et qu’on ne puisse pas y accé- der facilement. Donc la première action à faire, c’est d’effectuer un déguerpissement total afin de permettre aux sapeurs-pompiers de pouvoir accéder dans le marché pour faire leur travail», prévient El Hadji Fallou Sylla.
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